MOKRANE AGAWA

 

Décédé à l’âge de 83 ans à son domicile familial d’Aït Atteli, Cheikh Mokrane Agawa a été enterré dans son village natal. De son vrai nom Ouali Mohand Amokrane, il a été, pour des générations de Kabyles et des décennies durant, cette voix magique qui consolait de la perte d’un proche. Il entonnait a capella des cantiques traditionnels lors des veillées funéraires et les familles endeuillées se le disputaient. Tous reprenaient ses chants lors des fêtes religieuses.

«Lorsqu’il apparaissait dans la maison d’un mort, la tristesse reculait. Avec sa voix extraordinaire, il entonnait des vers philosophiques sur la vie et la mort qui posait mettait du baume sur les cœurs meurtris. Il narrait également par ses chants la vie des saints et des prophètes…» vêtu de ses vêtements traditionnels immaculés, le vieux cheikh entouré de trois femmes à sa gauche et de trois hommes à sa droite dirigeait le chœur de ces chants étonnamment apaisants.
C’est en effet une grande figure de l’art religieux amazighophone qui a été enterrée . C’est au sein de la zaouïa Sidi Amar Oulhadj de Bouzeguène que ce grand artiste avait acquis la maîtrise de ce chant religieux dont les racines se perdent dans le temps. Né en 1926 dans le village d’Aït Atteli le vieux cheikh a eu un double parcours. Chanteur connu, il a fait également carrière dans le domaine du tourisme après avoir travaillé à la radio. C’est auprès du prestigieux cheikh de musique andalouse, Sadek Abjaoui et de son frère Abdelouahab qu’il a complété sa formation musicale. Et c’est sur les ondes de Radio-Bougie qu’il a commencé sa carrière artistique. Il y a gagné la célébrité de 1950 à 1962. Notamment lorsqu’en 1956  il chante Larbâa Nath Irathen athin ou mizin essouar (Larbaâ Nath Irathen, la forteresse) qui dit on lui a valu les pires ennuis avec le directeur de la radio, un officier de l’armée française . dans la même veine patriotique il a interprété Eldzaïar thevna thmareh et El Dzair athin hubagh.
Lorsque cette radio a été supprimée et transférée à Sétif par les premiers pouvoirs algériens, cela a créé la dispersion et l’isolement de nombreux artistes. C’est alors qu’il s’est recyclé dans le tourisme. Il a occupé des postes de direction au sein de l’ONAT. Il a réintégré plus tard la radio nationale. Mais apparemment le charme est rompu et il démissionne en 1972. Cela semble avoir constitué un tournant dans sa vie puisque dorénavant il se consacre exclusivement au chant religieux traditionnel. Le cheikh a enregistré une dizaine d’albums, transmettant un fragile et précieux héritage de sa région. Sa première chanson religieuse chantée sur les ondes a été Anvi si nurhen. Cheikh Mokrane Agawa fait partie d’une génération d’artistes inoubliables qui gagnerait à être médiatisée et à faire l’objet d’un enseignement auprès des jeunes générations. Il repose aujourd’hui à son tour auprès de ceux dont il a consolé les survivants. « Allah Allah An’zour l’wali An’zour l’wali/Ccix Ahaddad el routh errabani/Allah Allah ay idurar nath Irathen/Allah Allah a salahine igawawen .» Allah irahmak A Cheikh Amokrane.

 


 
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PLATE FORME D'EL KSEUR
 
Nous, représentants des wilaya deTizi-Ouzou, Bgayet, Bouira, Boumerdes, Sétif, Bordj Bouareridj, Alger et le Comité collectif des Universités d’Alger, réunis ce jour 11 juin 2001 à la maison de jeunes Mouloud FERAOUN d'El Kseur (Bgayet), avons adopté la plate forme commune suivante:

1. Pour la prise en charge urgente par l'État de toutes les victimes blessées et familles des martyrs de la répression durant les événements.

2. Pour le jugement par les tribunaux civils de tous les auteurs, ordonnateurs et commanditaires des crimes et leur radiation des corps de sécurité et des fonctions publiques.


3. Pour un statut de martyr à chaque victime de la dignité durant ces événements et la protection de tous les témoins du drame.

4. Pour le départ immédiat des brigades de gendarmerie et des renforts des CRS.
5.Pour l'annulation des poursuites judiciaires contre tous les manifestants ainsi que l'acquittement de ceux déjà jugés durant ces événements.

6. Arrêt immédiat des expéditions punitives, des intimidations et des provocations contre la population.

7.Dissolution des commissions d'enquêtes initiées par le pouvoir.

8.Satisfaction de la revendication Amazigh dans toutes ses dimensions (Identitaire, civilisationnelle, linguistique et culturelle) sans référendum et sans conditions et la consécration de Tamazight en tant que Langue Nationale et Officielle.

9. Pour un État garantissant tous les droits socio-économiques et toutes les libertés démocratiques.

10. Contre les politiques de sous développement, de paupérisation et de clochardisation du peuple algérien.

11.La mise sous l'autorité effective des instances démocratiquement élues de toutes les fonctions exécutives de l'Etat ainsi que les corps de sécurité.

12.Pour un plan d'urgence socio-économique pour toute la région de Kabylie.

13.Contre TAMHEQRANIT( HOGRA) et toute forme d'injustice et d'exclusion.

14.Pour un réaménagement au cas par cas des examens régionaux pour élèves n’ayant pas pu les passer.

15.Institution d'une allocation chômage pour tout demandeur d'emploi à hauteur 50%SNMG.

NOUS EXIGEONS UNE REPONSE OFFICIELLE, URGENTE ET PUBLIQUE A CETTE PLATE FORME DE REVENDICATIONS



ULAC SMAH ULAC

LE COMBAT CONTINUE
 
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