AREZKI LVACHIR

AREZKI  LVACHIR


AREZKI LVACHIR

Arezki L’Bachir est né vers 1857 dans le village de Aït-Bouhouni à Azazga en kabylie. Fils de El Bachir ou Ali Nath Ali et de Tassadit Tadjibat, il appartient à la tribu des Ath Ghovri.  1857, année ou la Kabylie tombait après avoir résisté à l’avancée des troupes françaises. Nous le savons  aujourd’hui bien sur, cela n’avait heureusement rien de définitif. Mais, après la bataille d’Icherriden que Lalla Fadhma n’Soumer avait courageusement menée, la Kabylie était vaincue. La défaite a été très dure. Et le tribut très lourd. Car en plus de la contribution de guerre que les villages devaient payer, et qui se comptait en millions, les villages perdaient leur autonomie administrative et juridique.  Les assemblées des villages, les djemaâs, qui regroupaient auparavant des « sages » élus, devenaient alors un outil de l’administration française, avec à leurs têtes des : « caïds » et des « amines » désignés par l’autorité coloniale. En parallèle débutait pour la Kabylie l’opération  d’attribution de concessions d’exploitation et d’appropriation de terres aux colons fraîchement débarqués d’Europe. Evidemment, l’attribution des terres ne se faisait qu’après leur confiscation à
leurs véritables propriétaires. Mais, comme cela se
faisait sous le couvert des lois coloniales, faites sur-mesure et selon les circonstances, les villageois se voyaient déposséder de leurs biens, de leurs terres et de leurs troupeaux sur lesquels ils n’avaient plus aucun droit. Dans la région de Azazga et de Yakouren où Arezki L’Bachir vivait, les forêts de Chêne-liège attiraient les compagnies d’exploitation qui se sont installées. Arezki n’avait alors que 14 ans quand l’insurrection de 1871, dirigée par El-Mokrani, avait embrasé tout l’est algérien. Il avait assisté impuissant à la dure répression coloniale sur la population. L’administration française avait alors brandi le prétexte de la « responsabilité collective » dans les actions de ceux qu’elle appelait « criminels » et en avait fait une arme terrible de répression collective. Arezki L’Bachir décidera à partir de ce moment de tout faire pour rétablir la Justice et de sauvegarder l’Honneur des siens. De tous les siens.
Quelques années plus tard, alors qu’il était chef de chantier dans la forêt de Yakouren, il constituera un noyau de révolte, avec un petit groupe de ses compagnons les plus fidèles. Cela va commencer par la réclamation des droits des bûcherons qui étaient exploités. Il se dressera par la suite contre la confiscation des terres des villageois et contre la levée abusive des impôts.  Il ira jusqu’à l’assassinat des agents de la colonisation française : civils ou militaires,
musulmans ou chrétiens, à ses yeux, certains étaient des traîtres et d’autres des criminels. Ses actions étaient pour lui d’ordre politique, mais l’administration française les classait dans un ordre de pur banditisme.
Cela lui vaudra très vite une condamnation à 20 ans de travaux forcés, par la Cour d’Assises d’Alger, par contumace bien sur. Puisqu’il était encore dans la
forêt de Yakouren où les forces françaises n’avaient pas encore réussi à le capturer. Il devenait encore plus difficile de l’avoir puisque son groupe s’était élargi. Il commandait dorénavant environ 300 hommes, tous triés et rigoureusement choisis par lui. Il voulait des combattants convaincus de la cause et non des bandits ou de simples voyous. Il semblerait même qu’il ait eu des contacts avec Cheikh Bouâmama qui, entre 1881 et 1883, avait mené l’insurrection du sud de l’Oranie. Arezki L’Bachir comptait bien organiser une nouvelle insurrection en Kabylie. Il n’en aura pas suffisamment le temps. Entre-temps, l’administration coloniale se faisait beaucoup de soucis à cause de lui. Arezki L’Bachir était devenu le « Justicier » auquel les villageois de  toute la région demandaient de l’aide. Lui, rendait la justice et remplaçait de ce fait l’autorité coloniale dans de nombreux cas.  Le Gouverneur Général d’Alger décidera en 1893d’envoyer une expédition contre Arezki L’Bachir et ses hommes. Après une traque d’un mois et demi environ, et à cause des moyens et des renforts déployés dans toute la région, Arezki L’Bachir, fatigué et affamé sera finalement capturé. Ses hommes qui s’étaient dispersés seront eux aussi capturés. Certains mourront au combat. La nouvelle de l’arrestation de Arezki L’Bachir fit sensation à Alger. Cela faisait bientôt 15 ans que le « Justicier » de Kabylie menaçait l’autorité coloniale. Il était temps pour elle d’exhiber son
trophée.
En une année de prison, entre la maison d’arrêt de Tizi-Ouzou et la prison de Barberousse (actuelle Serkadji), Arezki L’Bachir recevra la visite de nombreux journalistes européens ou de simples curieux qui voulaient le connaître, comprendre sa personnalité et ses motivations. Tous ont été très impressionnés par le personnage qui forçait le respect. Il n’avait
rien du bandit que l’administration coloniale voulait qu’il soit. Mais son procès et celui de ses hommes qui s’est tenu en janvier 1895, se terminera pour Arezki L’Bachir et 9 d’entre eux par une condamnation à mort. Les autres seront condamnés et envoyés au Bagne, en Nouvelle-Calédonie.
L’exécution d’Arezki L’Bachir se fera le 14 mai 1895 à Azazga. Il sera guillotiné puis enterré dans une fosse commune à Tizi-Bouchène.  La mémoire d’Arezki L’Bachir a été immortalisée dans la poésie populaire kabyle. De nombreux poèmes lui sont dédiés. Ils le décrivent comme un preux chevalier, courageux justicier, affrontant bravement le monstre colonial.

 
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PLATE FORME D'EL KSEUR
 
Nous, représentants des wilaya deTizi-Ouzou, Bgayet, Bouira, Boumerdes, Sétif, Bordj Bouareridj, Alger et le Comité collectif des Universités d’Alger, réunis ce jour 11 juin 2001 à la maison de jeunes Mouloud FERAOUN d'El Kseur (Bgayet), avons adopté la plate forme commune suivante:

1. Pour la prise en charge urgente par l'État de toutes les victimes blessées et familles des martyrs de la répression durant les événements.

2. Pour le jugement par les tribunaux civils de tous les auteurs, ordonnateurs et commanditaires des crimes et leur radiation des corps de sécurité et des fonctions publiques.


3. Pour un statut de martyr à chaque victime de la dignité durant ces événements et la protection de tous les témoins du drame.

4. Pour le départ immédiat des brigades de gendarmerie et des renforts des CRS.
5.Pour l'annulation des poursuites judiciaires contre tous les manifestants ainsi que l'acquittement de ceux déjà jugés durant ces événements.

6. Arrêt immédiat des expéditions punitives, des intimidations et des provocations contre la population.

7.Dissolution des commissions d'enquêtes initiées par le pouvoir.

8.Satisfaction de la revendication Amazigh dans toutes ses dimensions (Identitaire, civilisationnelle, linguistique et culturelle) sans référendum et sans conditions et la consécration de Tamazight en tant que Langue Nationale et Officielle.

9. Pour un État garantissant tous les droits socio-économiques et toutes les libertés démocratiques.

10. Contre les politiques de sous développement, de paupérisation et de clochardisation du peuple algérien.

11.La mise sous l'autorité effective des instances démocratiquement élues de toutes les fonctions exécutives de l'Etat ainsi que les corps de sécurité.

12.Pour un plan d'urgence socio-économique pour toute la région de Kabylie.

13.Contre TAMHEQRANIT( HOGRA) et toute forme d'injustice et d'exclusion.

14.Pour un réaménagement au cas par cas des examens régionaux pour élèves n’ayant pas pu les passer.

15.Institution d'une allocation chômage pour tout demandeur d'emploi à hauteur 50%SNMG.

NOUS EXIGEONS UNE REPONSE OFFICIELLE, URGENTE ET PUBLIQUE A CETTE PLATE FORME DE REVENDICATIONS



ULAC SMAH ULAC

LE COMBAT CONTINUE
 
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