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ansuf yiswen ɣar wasmel n taindlest |
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Le 25 juin 1998 à la mi-journée, Lounès Matoub fut assassiné pas loin de son village au
cœur de la Kabylie au lieu dit Tiberquqin relevant du village Tala-Bounan dans la commune de Ait Aïssi, daira de Ath Douala. Cet assassinat a bouleversé le monde entier et la Kabylie en particulier. La population kabyle a aussitôt déferlé sur Tizi-Ouzou. Des manifestations publiques ont gagné le pays Kabyle entier. Quelques heures après cet assassinat, Nordine Aït-Hamouda intervient dans les médias internationaux (comme France-Infos) pour affirmer que les assa
ssins sont les islamistes du GIA, idée fixe également développée par Khalida Toumi, alors députée-RCD au parlement algérien. C’est ainsi une véritable "pression" médiatique qui s’exerce pour faire admettre la thèse du GIA dans l’assassinat de Lounès. Même Malika Matoub, la sœur de Lounès, déclare que les assassins sont les islamistes du GIA.
Malgré cette pression, les jeunes manifestants de Kabylie envahissant les rues clamaient fort "Pouvoir assassin !". Cette phrase à elle seule résume ce que pense la Kabylie profonde de cet assassinat. La junte militaire, au pouvoir depuis 1962, est clairement mise en cause et rendue responsable de ce crime politique par les foules des manifestants.
Quelques jours plus tard, Malika Matoub revient sur ses déclarations initiales et, avec sa mère, demande à ce que toute la vérité soit faite sur l’assassinat. Elles exigent qu’une véritable enquête soit diligentée. Elles relèvent plusieurs points d’ombre dans la gestion faite par les autorités de cette affaire. À ce jour elles ne cessent de demander à ce que toute la lumière soit faite sur cette affaire.
C’est au tour de Nadia Matoub, par la suite, de se joindre aux voix de Malika et sa mère pour demander une enquête sur l’assassinat. Elle n’exclut aucune piste quant aux auteurs et commanditaires de l’assassinat.
Dans un texte rendu public par le MAOL, Mouvement algérien des officiers libres, en désaccord avec les généraux au pouvoir, il est donné des détails très accablants concernant l’assassinat de Matoub Lounès. Des responsables du RCD à l’époque de l’assassinat de Lounès, en l’occurrence Nordine Aït-Hamouda et Khalida Toumi, ont été cités dans ce texte. D’après le MAOL, Nordine Aït-Hamouda aurait joué un rôle important dans le complot de l’assassinat de Lounès commandité par le haut commandement militaire algérien dans le but de déstabiliser Zeroual et le pousser au départ.
Les éléments du MAOL ne peuvent être qu’une frange de la junte militaire algérienne ; ils sont donc du sérail et s’ils ont évoqué l’affaire Matoub ce n’est que parce qu’ils ont un quelconque intérêt et ce n’est sans doute pas le désir de contribuer à faire connaître la vérité sur cette affaire qui les anime. Mais dans leurs déclarations ils ont cité des noms et ont évoqué des faits ; ce sont ces éléments qui nous intéressent. Et aux personnes citées de se prononcer et donner leurs versions quant aux faits relevés par le MAOL. Ces personnes doivent notamment démentir les déclarations des officiers du MAOL s’il y a diffamation.
L’autre épisode ayant marqué l’affaire Matoub est le reportage réalisé par la chaîne de télévision française Canal+, dans le cadre de son émission "90 minutes", consacré à l’affaire Matoub et intitulé "la grande manip". Ce que l’on peut retenir de ce reportage c’est la convergence de l’ensemble des témoignages vers la thèse d’un assassinat organisé par la junte militaire algérienne. Les témoignages de Malika et Nadia Matoub incitent à se poser des questions quant à l’intérêt du RCD, ou du moins de certains de ses membres dont Nordine Aït-Hamouda, à vouloir imposer à l’opinion la thèse du GIA dans l’assassinat de Matoub. Ainsi Malika Matoub affirme être félicitée par Nordine Aït-Hamouda pour avoir soutenu que le GIA était le responsable de l’assassinat. Il lui aurait même proposé de lui faire rencontrer des personnes du haut commandement militaire qui sont satisfaits de ses déclarations. Nadia Matoub, affirme néanmoins que des éléments du RCD lui avaient promis des visas pour elle et ses sœurs ; en contrepartie, elle devait tenir une conférence de presse à Tizi-Ouzou pour laquelle ils lui ont rédigé la déclaration préliminaire qui disait en substance que les assassins étaient des éléments du GIA.
Dans leur ouvrage [1] publié récemment chez les éditions La Découverte, Lounis Aggoun et Jean-Baptiste Rivoire reviennent sur l’assassinat de Lounès et donnent un certain nombre de détails sur l’avant et après assassinat. Ils nous apprennent, par exemple, que le jour de l’assassinat un barrage de gendarmerie s’est mis en place sur la route d’At Douala et les gendarmes se sont mis à dévier la circulation de cette route : seule la Mercedes noire de Lounès sera autorisée à emprunter cette route sur laquelle elle sera mitraillée quelques minutes plus tard...
Avec tous les éléments que nous connaissons à ce jour, il est difficile de ne pas penser que le régime algérien ne soit pas responsable de l’assassinat de Matoub Lounès. La complicité de Kabyles de service est plus qu’évidente ; elle était même nécessaire.
Mais si l’on admet cette hypothèse, est-il raisonnable aujourd’hui de s’attendre à ce que l'État algérien fasse la lumière sur cette affaire ? Cet État est-il en mesure de révéler la vérité sur cet assassinat tant que les clans qui l’ont confisqué ont tout intérêt à la cacher ? Peut-on vraiment parler de justice dans un État où la mafia militaire fait de la "bonne gouvernance" ? À force d’attendre la lumière sur cette affaire, ne finira-t-on pas par rester dans l’obscurité... et oublier ?
Il vaut mieux donc dire que la vérité nous la connaissons : l’ordre d’exécution émanerait du haut commandement militaire algérien. L’exécution de cette tâche a été confiée aux gendarmes et aux supplétifs locaux.
La région du chanteur Matoub Lounes a connu beaucoup de mouvement et de répression et encore des cas d’enlèvement. En septembre 2002, Bouzegzi Samir et Boudarene Ahcene du village Taguemount Azouz ont été enlevés trois jours après leurs déclarations dans la presse où ils ont dénoncé le vote «nous sommes contre le vote, l’état algérien est responsable de tout ce qui ce passe en Kabylie».
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Nous, représentants des wilaya deTizi-Ouzou, Bgayet, Bouira, Boumerdes, Sétif, Bordj Bouareridj, Alger et le Comité collectif des Universités d’Alger, réunis ce jour 11 juin 2001 à la maison de jeunes Mouloud FERAOUN d'El Kseur (Bgayet), avons adopté la plate forme commune suivante:
1. Pour la prise en charge urgente par l'État de toutes les victimes blessées et familles des martyrs de la répression durant les événements.
2. Pour le jugement par les tribunaux civils de tous les auteurs, ordonnateurs et commanditaires des crimes et leur radiation des corps de sécurité et des fonctions publiques.
3. Pour un statut de martyr à chaque victime de la dignité durant ces événements et la protection de tous les témoins du drame.
4. Pour le départ immédiat des brigades de gendarmerie et des renforts des CRS.
5.Pour l'annulation des poursuites judiciaires contre tous les manifestants ainsi que l'acquittement de ceux déjà jugés durant ces événements.
6. Arrêt immédiat des expéditions punitives, des intimidations et des provocations contre la population.
7.Dissolution des commissions d'enquêtes initiées par le pouvoir.
8.Satisfaction de la revendication Amazigh dans toutes ses dimensions (Identitaire, civilisationnelle, linguistique et culturelle) sans référendum et sans conditions et la consécration de Tamazight en tant que Langue Nationale et Officielle.
9. Pour un État garantissant tous les droits socio-économiques et toutes les libertés démocratiques.
10. Contre les politiques de sous développement, de paupérisation et de clochardisation du peuple algérien.
11.La mise sous l'autorité effective des instances démocratiquement élues de toutes les fonctions exécutives de l'Etat ainsi que les corps de sécurité.
12.Pour un plan d'urgence socio-économique pour toute la région de Kabylie.
13.Contre TAMHEQRANIT( HOGRA) et toute forme d'injustice et d'exclusion.
14.Pour un réaménagement au cas par cas des examens régionaux pour élèves n’ayant pas pu les passer.
15.Institution d'une allocation chômage pour tout demandeur d'emploi à hauteur 50%SNMG.
NOUS EXIGEONS UNE REPONSE OFFICIELLE, URGENTE ET PUBLIQUE A CETTE PLATE FORME DE REVENDICATIONS
ULAC SMAH ULAC
LE COMBAT CONTINUE |
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