Menace d’un sit-in devant la chefferie du gouvernement
Les enseignants contractuels de tamazight déterrent la hache de guerre
Après une longue trêve de près de trois ans, les enseignants contractuels de tamazight de la wilaya de Bouira brandissent la menace de renouer avec les mouvements de protestation.
En signe de protestation contre le silence de la tutelle quant à leurs revendications socioprofessionnelles, les représentants du mouvement citoyen, ceux du HCA, et les représentants des enseignants de tamazight ont décidé de réinvestir le terrain de la protesta.
Ces derniers comptent, en effet, observer un sit-in dans les prochains jours, devant la chefferie du gouvernement. “Nous observerons cette action dans l’espoir de rencontrer le Premier ministre, le seul habilité à activer et à satisfaire nos doléances, notamment l’intégration et la régularisation de notre situation, qui traîne depuis 2000 pour quelques-uns d’entre nous”, peut-on lire, dans le communiqué des enseignants de la langue tamazight.
Par ailleurs, ces enseignants interpellent le ministre de l’Education nationale, pour “tenir ses engagements dictés lors d’une réunion au niveau de l’APN, le 12 novembre 2007, durant leur 12e jour de leur grève de la faim, ayant regroupé le ministre, les députés du FLN et les représentants des enseignants de la langue Tamazight”.
Le représentant des enseignants de la langue tamazight a, à cet effet, rappelé que “le ministre avait décidé de nous intégrer avec cependant, notre envoi vers l’institut technologique de Ben Aknoun pour une formation de trois ans en vue d’obtenir la licence en Tamazight”.
Une formation qui, a-t-il affirmé, se fera pour les enseignants contractuels tout en gardant leur salaire mensuel. “Trois ans sont passés depuis cette fameuse réunion au niveau de l’APN et aucun engagement n’a été tenu”, a regretté le représentant de ces enseignants, qui ajoute “pourtant, aujourd’hui, ce sont les mêmes responsables qui sont à la tête de notre ministère de tutelle”. Tout en qualifiant leurs doléances de légitimes, les enseignants contractuels de la langue tamazight, ont précisé que “le statut d’enseignant et notre ancienneté nous ont aidé à mieux maîtriser cette langue et son enseignement”.
“Aussi, le nombre de places disponibles est très important, à telle enseigne que même en engageant des recrutements massifs, pour arriver à la généralisation de la langue tamazight, ne serait-ce que dans les cycle moyen et secondaire au niveau de trois wilayas que sont Bouira, Tizi-Ouzou, et Béjaïa, ne pourra pas s’en passer de nos services”, a indiqué le communiqué. Les enseignants contractuels de la langue tamazight au nombre de 35, ont réaffirmé leur disponibilité à tout dialogue constructif pouvant les aider à se stabiliser dans ce secteur, en trouvant un compromis avec le ministère de tutelle.
|